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vendredi 31 janvier 2014

Gueule de bois (poème)

Si je vomis mon âme, n'en sois pas dégoûté,
Il y a des bouts de beau dans cette soupe d'à-peu-près.
C'est juste une gueule de bois, je suis saoulé du monde,
Si je garde ça pour moi, son poison me féconde.

Je suis le fils de rien que mon père a souhaité,
L'encombrant bout de chair que ma mère a porté.
C'est pas toujours l'alcool qui nous fera chuter,
Mieux vaut jamais marcher et rester un bébé.

Si je ne file pas droit, que m'importe l'horizon,
Quand mes pas, où qu'ils aillent, m'y mènent de toute façon.
Il n'y a pas de futur, il n'y a pas de passé,
L'un n'est pas encore prêt, et l'autre est tout cassé.

Quand je passe ma main dans tes cheveux trop sages,
Je n'y cherche aucun pou : ne te mets pas en rage.
Les gens trop bien coiffés laissent au peigne leurs idées,
Je voudrais simplement aérer tes pensées.

Si je ne sais entendre l'appel de la sagesse,
J'ai le temps de vieillir, alors rien ne me presse.
Un rêveur oui je suis, et un rêveur je reste
Éternellement mortel pour que la vie me teste.

dimanche 30 juin 2013

Acier bleu.

A fredonner sur cette chanson : http://www.youtube.com/watch?v=k2kbOpJazKI


D'acier bleu, cette âme tâchée de rouille,
Rien n'a su la briser, et j'y tiens.
Des fantômes, oui parfois y patrouillent,
Mais je connais leurs noms ; ils sont miens.

A parier sur les caprices de demain,
On ne gagne le plus souvent rien.
Je veux croire en toi comme un reflet de moi-même.
Si je me trompe, qu'importe : j'aime.

Le destin est un jeu, la folie est un dé,
Et je joue la partie sans tricher.
Un rêveur, un idiot, appelle-moi comme tu veux,
Mais personne ne sait ce que je peux.

Mon soleil brille encore, en a éclipsé d'autres,
Et je ne suis ni diable, ni apôtre.
J'ai connu la tristesse et j'en fis,
Puisque la fuir est vain, une amie.

Sur ces rives où dormaient mille et un regrets,
J'ai laissé ceux qui les créaient.
J'ai renié ceux-là seuls qui me reniaient,
C'est faux, crois-tu ? Rien n'est plus vrai.

Insoumis, indompté, invendu, invendable,
Nul ne peut prétendre m'avoir acheté.
Je ne fuis nul regard, ne crois en nulle fable,
Et la haine, jamais n'ai remboursé.

Les flammes qui m'ont forgé t'échapperont toujours,
Et brûleront les ailes des vautours.
Peu m'importe qui tu es, d'où tu viens,
Je t'accepte comme tu es, ne change rien.

Insoumis, indompté, invendu, invendable,
Je ne fuis nul regard, nulle fable.

Car en mon âme d'acier, bleue et tâchée de rouille
Brille une flamme éternelle, et j'y tiens.
Les fantômes qui parfois y patrouillent,
Je connais bien leurs noms ; ils sont miens.

Mon soleil en a éclipsé d'autres,
Et je ne suis ni diable, ni apôtre.
Je tutoie la tristesse en amie
Et pour la dérider : je souris.

mardi 7 mai 2013

Ouragan vital.


De quel pierre sommes-nous faits ? De quel bois brûlons-nous ?

J'entends des cris, des chants montant de gorges puissantes,

Aussi la roue du temps qui grince en nous broyant debout.

Est-ce nous que j'entends ? Est-ce le vent qui joue et hante

Les espaces vides de nos carcasses farcies de convictions,

Soufflant nos existences comme il fait d'un toton ?

A terre ! Les mains derrière le dos, les pieds derrière la tête !

C'est le vent de la vie, ce tyran perpétuel, qui nous file perpette.

Il siffle à travers nous, nous plie comme ses poupées,

Nous gonfle du mot espoir, nous insuffle mille idées.



Pauvre rameur aux yeux fous, apprenti naufragé,
Contre un tel ouragan, il est vain de lutter !
Crois-tu vraiment guider ta destinée ?
Il est un prix à toute témérité !
Nul ne peut impunément
Aller contre le vent,
A contre-courant,
Vaillamment,
Inutilement.
Pédant !

vendredi 12 avril 2013

La larme et le sourire.

A fredonner sur "words that we couldn't say".


Ils me hantent à jamais,
Ces mots que je pensais
Et qui nous séparaient.


Parfois encore, une larme au vent,
Sourire usé au fil du temps,
Je cherche ton visage
Ne trouvant que mirages
Par-delà mille virages.


La vie, c'est vrai, n'est pas une tendre,
Mais faudrait-il toujours prétendre ?
Dire de beaux mensonges,
Cacher ce qui nous ronge
Et resserrer nos longes ?


Souvent encore, je pense à toi.
Te détester... je ne peux pas.
Alors je me hais, moi,
Même si tu n'es plus là
Car malgré tout, j'y crois.


Aucun crime et aucune offense,
Pourtant, sous ce mur de silence
J'accepte la sentence,
Le vide de ton absence,
Quêtant ma délivrance.


Un sourire dans le vent,
Une larme au fil du temps.
Oui, j'y croyais vraiment.


La vie c'est vrai, n'est pas une tendre.
Et moi, je ne souhaite plus prétendre.
Je refuse le mensonge.
Oui, j'ai cassé ma longe,
Et je chéris un songe.

lundi 8 avril 2013

"Cher moi".

Je parle rarement de mon enfance ou de mon adolescence. Récemment, je me suis aperçu qu'une de mes amies en ignorait tout (et pourtant, je la fréquente depuis plus de deux ans).

Je ne dispose pas non plus de photos de moi jeune. Il serait injuste cependant de dire que je refoule cette période. Elle demeure très présente en moi pour de nombreuses raisons.

On m'a souvent dit que je devrais écrire sur ma jeunesse, mais c'est à mon avis une fausse bonne idée, je le fais donc rarement.

Aussi, lorsque l'autre jour je suis tombé sur un AT nommé "cher moi" organisé par le blog "à partir du néant", qui consistait à envoyer une lettre à celui que j'étais à 16 ans, j'ai hésité à y répondre, même si quelques potes auteurs se ruaient vers la brèche. Ce n'est qu'après y avoir été encouragé que je me suis lancé dans l'aventure. Il y a 3 ou 4 mois, je ne l'aurais sans doute pas fait, et la plupart de mes tentatives, quand vient l'heure de parler de mon passé par écrit, se soldent par un abandon par K.O.

Il y a des mots qui libèrent, mais ce n'est jamais anodin. Je ne pense pas m'être libéré de grand-chose en écrivant cette lettre, j'ai simplement fait "un état des lieux". Là encore, c'est la raison pour laquelle je n'écris pas ou peu sur moi-même.

Après 2 heures de rédaction et de relecture, ma lettre était prête. je l'ai donc envoyée au responsable de l'AT et suis parti me vider la tête et me remplir la panse. A mon retour, Jérémy Semet m'a contacté pour me dire que mon texte était superbement écrit, aucun doute là-dessus, mais qu'il ne pouvait le publier. Trop brutal et sombre. Cela ne m'a guère surpris, c'est précisément la raison pour laquelle je ne publie que rarement sur mon adolescence et mon enfance. Jérémy m'a proposé d'adoucir mon texte, mais j'ai refusé, car la réalité prend rarement des gants quand elle nous berce le long du mur. Dans ce cas, j'aurais pu enjoliver tout le reste, mais en tant que jeune auteur, je passe la majeure partie de mon temps à enjoliver ou à déformer la réalité. Nous avons donc choisi de ne pas publier la lettre dans le cadre d'un AT.

J'ai hésité à la publier sur atramenta, mais non, je n'en avais pas envie. La destination finale de cette lettre ne pouvait être que cet endroit, cette tribune publique. Vous allez donc pouvoir la lire, mais vous voilà prévenus : il ne s'agit pas d'un conte de fées.



"Je sais.

Tu n'es que douleur. Tu en viens souvent à souhaiter en finir, à rêver que tout s'arrête. La vie est devenue un cauchemar que tu ne peux ni esquiver, ni arrêter. Alors, tu te prends tout dans la gueule. les brimades, les moqueries, les coups, les injustices, et tu ne cherches même plus à réagir. Tu es un zombie. Tu ne comprends pas ta vie à court terme. Quand au long terme, c'est une expression qui ne t'est pas destinée. Tu ne t'imagines pas à 20 ans. Tu n'imagines pas survivre jusqu'à 20 ans.

Je sais.

Ils t'ont appris la haine, la pire des haines. Celle qui ne se manifeste pas, qui te bouffe de l'intérieur. Celle qui te donne envie de les voir morts, et qui te rendra indifférent face à la faucheuse quand elle les emportera. Celle qui t'arrachera un grand sourire glacé quand on t' annoncera que leurs cadavres déjà froids ont entamé leurs premières transformations hideuses, tapissant de mousse le fond de leurs gorges autrefois emplies de sarcasmes, figeant leur regard méprisant en boule laiteuse au fond d'une orbite jaunie, raidissant leurs mains en serres griffues, ridées, mortes.

Ils seront morts et toi vivant, et tu t'en réjouiras.

Je sais.

Ils t'ont battu, exclu, violé, souillé, humilié, dominé, sans autre raison que ta différence. Toi, le petit malingre trop intelligent à l'école. Toi, le petit souffre-douleur qui ne faisait pourtant de mal à personne. Toi, la petite chose à qui l'on a mis un sexe dans la bouche en disant « suce ». Eux. Les autres. Le monde. Il serait logique que tu ne pardonnes rien, il serait évident que tu cherches la vengeance, à défaut de la justice. Je sais que tu y penses, je sais car j'étais toi.

Dans dix ans, 2 adolescents américains à peine plus âgés que toi débarqueront dans les couloirs de leur lycée en flinguant tout ce qui bouge, répandant sur leur chemin la haine, le chagrin et le deuil avant de se faire sauter le caisson. Ils seront les précurseurs d'une longue série noire. Tu les condamneras tout en comprenant leurs actes, car en ce moment, tu nourris toi aussi des envies de revanche et de sang, dirigées vers le monde en général et les gens en particulier. Un final sanglant et jubilatoire, une touche d'adieu écarlate qui leur prouvera que tu as existé.

Pourtant, il me faut te dire : sois patient, comme je l'ai été. Espère sans avoir rien à espérer. Tu vas rencontrer quelqu'un -une femme. Elle te réconciliera avec la vie, et tu lui en seras infiniment reconnaissant. Ce sera la première marche d'une longue série qui te permettra de croire de nouveau en l'homme, en toi-même.

Chasse la haine de ta vie, elle est dangereuse. Pour toi d'abord, mais aussi pour les autres. On t'a enseigné que la haine ne connaissait pas de limite dans sa gratuité. Tu emploieras cette voie bien trop facilement si tu t'y risques, car tu seras en terrain connu.

Ouvre-toi aux autres, comme je l'ai fait, et qu'importe si cela te vaut de nombreux coups de poignard dans le dos. Fais-le au plus tôt. Il vaut mieux que ton sang coule que le leur. Ton humanité, celle que l'on t'a arrachée, te sera rendue à ce prix. Je ne peux que te demander de me croire.

Tu croiseras des compagnons de solitude. Tu comprendras assez vite que ce monde oscille constamment à la frontière du tolérable. Parfois, tu seras tenté de comparer leur souffrance aux tiennes. Ne t'y autorise jamais. Il n'est pas de souffrance négligeable. Pense à ta mère qui s'est tranché les veines car on l'a séparée de toi, et même si c'est injuste, rends-toi coupable de cela. Cela te rendra humble. Apprends la compassion et le dévouement. Là encore, c'est ce qui te sauvera, c'est ce qui te rendra meilleur que beaucoup. Deviens fort, même si la douleur te détruira et te remodèlera de nombreuses fois, deviens fort comme je sais parfois l'être.

En retour, j'aimerais te dire « n'espère rien des autres», mais tu as besoin d'espoir. Tu as besoin de croire que quelqu'un, dans ce marasme, comprenne ce que tu es et d'où tu reviens. Comment pourrais-je te l'interdire ? Tu viens de traverser huit années d'enfer, huit années ou l'on t'a enfoncé dans le crâne que tu n'étais rien, que tu ne deviendrais rien, huit années où seuls quelques oasis dans ce désert de peine t'ont permis de survivre. Tu as besoin d'espoir, je sais.

Je sais.

Tu aimeras des femmes qui ne t'aimeront pas. Cela aussi je le sais. Ne leur reproche rien. Là encore, la haine ne doit jamais remplacer l'affection que tu leur portes. Fais-en des amies, trouve-leur des qualités, admets tes défaites, même si cela est dur. Le temps dans cette joute est ton seul allié. Mais là encore, n'ouvre jamais la porte à la haine, ne l'invite pas en toi. Ne rejette pas la vie au motif qu'elle te rejette.

Si tu suis mes conseils, tu deviendras quelqu'un de bien. On te le dira, on le reconnaîtra. On t'utilisera aussi, car les habitants de cet univers ne respectent rien à part eux-mêmes. Ils voient dans leur douleur toute la souffrance du monde. Si quelqu'un peut percevoir et accepter cela, si quelqu'un peut se résoudre à tendre encore la main après se l'être fait trancher, c'est bien toi. Toi qui a tant souffert et ne pourras jamais oublier. Un tel savoir te sera inutile si tu te contentes de chercher les conflits et la vengeance.

Accorde ce que l'on ne t'a jamais accordé durant toute ton enfance : une deuxième chance, l'écoute, l'intérêt, le pardon.

Et puis en ce qui concerne l'écriture : cesse de douter. Un jour, j'ai brulé mes poèmes et détruit mes écrits de jeunesse, remisé ma machine à écrire au placard. Ne commets pas cette erreur. Tu n'as pas à avoir honte de tes mots, ils sont tes meilleurs amis. Eux ne m'ont jamais trahi : ils ne te trahiront pas.

Ne te résigne jamais.

N'oublie jamais.

Ne hais jamais.

Bats-toi pour devenir comme je l'ai fait. Bats-toi pour exister comme je le fais chaque jour.

Tu possèdes une force et une intelligence peu communes pour ton âge, même si tu n'en as pas encore conscience. Il te manque juste une étincelle pour faire sauter le carcan des certitudes où l'on t'a enfermé. Tu n'es ni un monstre, ni un rien. Tu es un tout.

Tu es moi, et crois-le ou non, tu as un avenir.

Je le sais."

vendredi 21 décembre 2012

De l'ombre vers la lumière.


A fredonner sur "shell", cliquez ici pour écouter la chanson :



Photographie par

Richard Vantielcke



Dédicacé à mes âmes-sœurs : Lætitia, Amélie, Mélanie et Magali, qui me poussent toujours à donner le meilleur de moi, et à découvrir en moi des qualités que je ne soupçonnais pas avant.



Je suis venu du néant, j'ai traversé le temps, le vide, telle une ombre.
Je n'attendais plus rien de fantômes, j'errais dans des rues emplies de ténèbres, en silence.
Je n'espérais plus grand-chose, je t'ai trouvée, toi.
Étrange comme la vie parfois impose ses gens ou bien ses rêves, sans raison.
L'ironie est toujours cruelle, elle nous vole et toujours maltraite toutes nos ambitions
C'est la vie et sa loi.

Car c'est ainsi, je suis ombre, tu es lumière,
Et nous nous croisons, nous complétons, jamais réunis.
Le sort s'acharne, et dans ta blancheur je me perds,
Mais que tout s'écroule, que ton heure vienne de plonger dans l'infini,
Aux heures sombres sans été,
Je serai à tes côtés.

Oh bien sûr je vis dans l'excès, je ne sais pas ce qu'est le mot « acceptable »
Mais près de toi tout est vrai, je peux réaliser, crois-moi, jusqu'à l'admirable :
Tu deviens mon flambeau.

Et dans ce jeu où l'ombre se mêle à la lumière,
Si nous nous croisons, nous complétons, l'échec est permis.
Toi mon âme-sœur, parfois tes mots, je les espère,
Ils me donnent la flamme dont j'ai besoin, pour traverser toutes ces nuits.
Quand tes jours seront comptés,
Je serai à tes côtés.

Car c'est ainsi, je suis ombre, tu es lumière,
Et nous nous croisons, nous complétons, jamais réunis.
Le sort s'acharne, et dans ta blancheur je me perds,
Mais que tout s'écroule, que ton heure vienne de plonger dans l'infini,
Aux heures sombres sans été,
Je serai à tes côtés.

mardi 4 décembre 2012

Le bruit est d'or.

 
J'aimerais tant te dire que tu n'as rien à craindre,

Je ne veux point juger, et encore moins me plaindre.
 
Je reste à tes côtés en te couvrant de mots
 
Sans jamais me lasser : pardon si j'en fais trop.
 
Je brise le silence, car tu ne mérites pas
 
La moindre indifférence ; je suis fait comme cela.

jeudi 15 novembre 2012

Violence gratuite


(à fredonner sur "Skyfall", d'Adèle, avec une pensée pour ceux que j'ai pu aider dans leurs heures les plus sombres... et les autres, perdus de vue ou abandonnés sur le chemin.)
 

http://www.dailymotion.com/video/xu3h5k_adele-skyfall-the-theme-song-for-james-bond-full-version-new-single-2012-hd-1080p_music?start=3



Tu as vu ce monde, refusé sa cécité.
Dans tes yeux tu as gravé ce qui fait toute sa beauté.
Tu vois des amis, aveugles à tout sauf leur peine.
Tu ouvres le poing, tu tends la main, vers ceux qui parfois la prennent.

Massacre ta rage,
Mutile tes cris,
Crève ton passé,
Mais reste au moins pour eux,

Enterre tes coups,
Mords dans ta haine,
Saigne ta rancoeur,
Tu ne pourras tous les rendre heureux.

Non, pas tous.

Tu ne peux espérer que tous comprennent ton dévouement,
Peut-être es-tu seul dans le vrai, car le destin nous ment,
Et Dieu s'en balance,
Tu te tiens face au silence.

Frappe dans les murs,
Torture tes chaînes,
Brise les serrures,
Sois violent par ta vie

Détruis tes peurs,
Violente l'erreur,
Égorge la nuit,
L'aube ne s'est pas encore enfuie.

Massacre ta rage,
Mutile tes cris,
Crève ton passé.
Enterre tes coups,
Mords dans ta haine,
Saigne ta rancoeur.

Ta douleur t'isole, aiguise ton regard :
Comment pourrais-tu croire en des mensonges si faiblards ?
Peux-tu sacrifier jusqu'au dernier atout ?
Il n'y a là rien de noble, mais ta fierté au bout.

Massacre ta rage,
Mutile tes cris,
Tue ton passé,
Mais reste au moins pour eux,

Enterre tes coups,
Mords dans ta haine,
Saigne ta rancoeur,
Tu ne pourras tous les rendre heureux.

Tu ne pourras les sauver tous,
Non, pas tous...

jeudi 8 novembre 2012

Passé sous silence.

Sous ton sourire je te devine,

Par mes mots je te dessine.
 

Je t'écoute et m'acoquine,
 

Te comprends et j'imagine.
 

Ils resteront, ils seront là,
 

Ces mots que j'enlumine tout bas.
 

Au bord de mes lèvres, à portée de tes doigts,
 

C'est pure perte que rêver de cela.
 

On peut certes mettre son désir sous clé,
 

Se bercer d'illusions le croyant prisonnier.
 
La vérité ne saurait être effacée,
 
C'est lui, toujours, qui nous met sous clé.
 
Un grand mystère que celui là :

On ressent plus fort ce que l'on ne vit pas.

jeudi 28 juin 2012

Coups de plume de la semaine...

"Il était définitivement le second rôle de l'histoire de sa vie, plaçant toujours d'autres sur un piédestal plus grand que le sien. Il acceptait la faiblesse comme part de l'âme humaine, tout en ne se pardonnant que rarement les siennes. Fidèle à ses préceptes comme certains le seraient parfois à une femme, il n'avait pourtant rien d'admirable. Ce dernier point, la société des hommes l'avait décrété."

 "Certains vivent pour un coup d'éclat, dans l'espoir que la mort les surprendra dans une posture avantageuse, leur assurant la postérité. Lui faisait de sa propre vie un coup d'éclat, lumière dans les ténèbres pour ceux qui le cherchaient, et fou énigmatique pour ceux qui ne savaient le comprendre."

"Dans le doute, donne le meilleur, il t'en restera bien assez pour toi."

 "Par-delà les murailles de silence ordinaire où se tapissent nos craintes et nos désirs, il allait en rampant quérir un peu d'espoir, afin d'en éclairer son âme perdue, tel un vampire cherchant le jour comme source de salut."

"Bien sûr qu'il y en aurait des choses à dire sur l'amour. Bien sûr qu'il y en aurait à faire, à prouver, à donner. Mais au final vaut mieux le vivre et puis se taire."

vendredi 22 juin 2012

Délire du vendredi.

— Oh mère grand comme vous avez un grand couteau....
— C'est pour mieux te zigouiller mon enfant !
Et le loup jaillit du lit de la grand-mère, mâchoires écartées, silhouette poilue à la langue écumante, machine de mort à crocs crantés ! Le petit chaperon rouge, plus rapide, dégaina son 357 dans un mouvement fluide évoquant plus un tour de passe-passe qu'une gestuelle meurtrière. Dans une détonation assourdissante accompagnée d'une fulgurance blanche, la cervelle mal intentionnée du loup alla se poser sur une étagère entre deux vieux bibelots de mère-grand. Le cadavre de la bête s'écroula au pied de la petite flingueuse , se transformant instantanément en descente de lit hors de prix. Le petit chaperon rouge inspira calmement l'odeur de sang et de cordite empuantissant la pièce, fit décrire un moulinet à son arme au bout de son doigt, et remisa le pistolet au fond de son panier. Le canon encore chaud du flingue s'enfonçant dans la motte de beurre frais, la crosse écrasant la galette. 

Après ça, aucun prince ne prit le risque d'épouser le chaperon rouge, sa réputation de desperado les faisant tous fuir. Mais le petit chaperon rouge s'en moquait, et écuma les 10 royaumes, pillant, buvant, et couchant avec tous les bûcherons qui avaient l'audace ou la chance de croiser sa route ! Elle eut une vie violente, aventureuse, qui prit fin lors d'un duel contre Peter Pan, un gars sous LSD qui ne se contentait pas de planer, non, il volait littéralement. Sur la tombe du petit chaperon rouge, on peut encore lire cette épitaphe : "Elle eut une vie brève, violente, mais elle vécut pour sûr !"

mercredi 13 juin 2012

La rose sans épines

Le truc, quand tu vois une rose dépourvue d’épines, c’est que tu penses qu’elle est malade ou pourrie. Parfois c’est vrai, parfois c’est la vie qui a brisé ses épines. Le fait que la rose souhaite simplement être cueillie pour offrir son parfum, tout le monde s’en tape…