vendredi 31 janvier 2014

Gueule de bois (poème)

Si je vomis mon âme, n'en sois pas dégoûté,
Il y a des bouts de beau dans cette soupe d'à-peu-près.
C'est juste une gueule de bois, je suis saoulé du monde,
Si je garde ça pour moi, son poison me féconde.

Je suis le fils de rien que mon père a souhaité,
L'encombrant bout de chair que ma mère a porté.
C'est pas toujours l'alcool qui nous fera chuter,
Mieux vaut jamais marcher et rester un bébé.

Si je ne file pas droit, que m'importe l'horizon,
Quand mes pas, où qu'ils aillent, m'y mènent de toute façon.
Il n'y a pas de futur, il n'y a pas de passé,
L'un n'est pas encore prêt, et l'autre est tout cassé.

Quand je passe ma main dans tes cheveux trop sages,
Je n'y cherche aucun pou : ne te mets pas en rage.
Les gens trop bien coiffés laissent au peigne leurs idées,
Je voudrais simplement aérer tes pensées.

Si je ne sais entendre l'appel de la sagesse,
J'ai le temps de vieillir, alors rien ne me presse.
Un rêveur oui je suis, et un rêveur je reste
Éternellement mortel pour que la vie me teste.

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