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mardi 17 juin 2014

Parution de "la rédemption de Tessa". La génèse d'une novella de 111000 SEC

Et bien, nous y voilà.

Cela devait fatalement finir par arriver, cela est arrivé : aujourd'hui paraît à compte éditeur aux éditions "l'Ivre-Book" ma première novella, "la rédemption de Tessa".

J'aime bien la couv ;)
Là, à vif, vous décrire la sensation que j'éprouve est difficile. Bien sûr, la joie et la fierté dominent : je suis désormais un auteur "légitime". Je vais gagner un peu d'argent grâce à ce que je sais le mieux faire : écrire. De plus, je pourrai maintenant me dire "auteur" sans avoir l'impression de me vanter ou d'être un imposteur (mon assurance en la matière est souvent feinte, en vérité, je suis un grand flippé de la plume et je ne suis jamais satisfait de mon ouvrage, j'aime à croire que c'est ce qui fait de moi un nouvelliste apprécié par pas mal de personnes, j'écris ce que j'ai envie de lire, et si certains me trouvent "méprisant" quand je parle de la médiocrité ambiante en auto-édition, ils devraient me voir taper une crise de nerfs sur une coquille ou parce que je trouve que mon texte est nul) .

Mais ces sentiments positifs sont presque écrasés par une terreur et une anxiété énormes : la peur de vous décevoir, l'angoisse de me planter. Sentiments légitimes générés par le désir de bien faire.

Alors je tremble à l'idée que vous tiquiez sur une coquille, que vous détestiez ce que j'ai écrit, que vous jugiez mon histoire complètement inintéressante.

Mais il faudra m'y résoudre : tout cela est désormais hors de mon contrôle, moi, tout ce qu'il me reste à faire, c'est à filer un coup de main à mon éditeur pour la promo, à me concentrer sur mes prochains textes, mes autres nouvelles...

Bon, et à rafler quelques brouzoufs au passage, c'est bassement matérialiste mais ce n'est pas négligeable.

Mais parlons de Tessa un peu, puisque ce jour est à son honneur.

Il y a deux ans, j'étais sous le charme d'une brunette et c'est peu dire. Même aujourd'hui, ça me tiraille quand j'y repense (et j'y repense trop souvent pour mon bien-être), peut-être tout simplement que parfois, on croise des personnes qui n'entrent dans aucune case et qu'on ne pourra jamais oublier, pas plus qu'on ne pourra leur faire comprendre ce qu'elles représentent ou ont représenté à nos yeux.

Cette jeune femme donc me parlait parfois de ses soirées de baby-sitting.

A l'époque, je fréquentais également une célèbre librairie parisienne. C'est là que j'ai rencontré deux blogueuses avec qui nous avons causé de vampires.

L'idée de Tessa est née de cette association : une baby-sitter vampire. Au départ, j'avoue, je ne savais pas trop ce que j'allais faire de l'idée.

Le premier jet m'a pris quelques semaines, j'ai vite compris que les vampires que je décrivais dans mes pages étaient peu conventionnels, tout en étant très proches du Dracula original.

Le monstre de Stoker était en effet monstrueux, extraordinairement vulnérable par certains aspects, et ne pouvait plus vraiment être qualifié "d'homme" même s'il en revêtait les oripeaux. Aimait-il Mina ? Non, il aimait ce qu'elle représentait, son humanité perdue, c'est du moins ainsi que je comprenais ce classique, tout comme à l'époque, je projetais mon affection sur une personne qui me paraissait digne de la recevoir, parce qu'elle représentait à mes yeux ce que ce monde possédait de meilleur.

Autant vous dire que je n'ai jamais été fan de twilight. Pour moi un vampire n'a que faire des hommes, et qu'il tombe amoureux d'une adolescente tout en fréquentant le lycée me paraît plus relever de la perversité qu'autre chose.

En même temps, comme j'aime souvent à le dire, que penser d'une lycéenne qui hésite entre nécrophilie gérontophile et zoologie exhibitionniste ?

Ne me parlez pas du soleil qui fait reluire les vampires, je vais devenir grossier.



 J'adorais Buffy, mais sa romance avec Angel me saoulait. A la rigueur, sa passion torride avec Spike me paraissait plus justifiée, même si un peu abusive (visiblement placée là pour donner un ton plus "adulte" à la série, et ce n'est surement pas par hasard si durant la même saison, Tara crève bêtement et Willow passe par une phase "dépendance à une drogue dure").

Tessa a donc été créée à l'opposé de certains de ces vampires "héros" qu'on nous présente. Si on la rencontrait, qu'on la perçait à jour, elle nous tuerait en hésitant surtout sur la façon de le faire. Il fallait, pour la rendre "sympathique" au lecteur, que je détaille quelque peu son cheminement intérieur, son histoire, sa position par rapport à sa malédiction, sans jamais faire d'elle une vraie "héroïne", une tarée, ou une martyre de sa condition. je m'y suis donc employé. Je lui ai donné le physique de la fille qui hantait mes pensées, mais pour le reste, Tessa a grandi par elle-même, dans un coin de mon esprit.

L'idée de la chute de "la rédemption de Tessa" m'est venue en écrivant, comme souvent dans mes textes.

Après cela, j'ai relu, organisé une bêta-lecture, recueilli des avis très positifs et fait brûler le gratin d'une amie oublié au four pendant qu'elle me lisait (véridique) et ça s'est arrêté là pour le moment.

En septembre 2013, j'ai rouvert le fichier, relu et corrigé, et comme je me sentais prêt à franchir le pas, j'ai envoyé mon texte à plusieurs maisons d'éditions. Le mail qui l'accompagnait était le suivant :




"Bonjour...


Je m'appelle Sylvain Desvaux et je suis à la recherche d'un éditeur pour le texte joint, « la rédemption de Tessa », novella horrifique revisitant le mythe du vampire.

Dans cette optique, j'ai sélectionné plusieurs éditeurs numériques possédant une collection fantastique ou horrifique. Pourquoi numériques ? Je pourrais arguer que c'est l'avenir, que le papier n'est pas écologique, mais la réponse est bien plus simple :

Le numérique est un format idéal pour les récits courts et les novellas, qui sont devenus mon mode d'expression favori. La nouvelle en France ne se porte pas très bien en termes de vente papier. J'ai la conviction que le numérique peut ramener la nouvelle, mais aussi la novella et le feuilleton, sur le devant de la scène. 
 
Ce que je cherche, c'est non seulement un éditeur pour cette novella, mais également un collaborateur sur la durée. J'ai d'autres novellas dans mes tiroirs, d'autres projets, et je serais ravi de faire un bout de chemin avec un même partenaire s'il trouve de l'intérêt à mes textes, et si notre collaboration les fait vendre.

Je viens de passer un an à travailler mes écrits, à me renseigner sur l'industrie du livre, à me tester au travers de bêta-lectures et de recherches diverses. Il y a 5 ans que je publie des textes sur atramenta (dont je suis un des membres fondateurs) et In Libro Veritas (dont j'ai fait partie du comité de lecture). Quant à l'écriture, je la pratique depuis 30 ans en amateur éclairé.

Bref, même si je débute en édition, il y a longtemps que je « tâte le terrain » comme on dit. 
 
J'espère que ce texte s'inscrira dans votre ligne éditoriale, qu'il répondra à une attente de votre lectorat, et que nous pourrons travailler ensemble dans un futur proche.

Je reste à votre disposition pour toute correction éventuelle.

Cordialement.


Sylvain Desvaux."



Avec, bien sûr, un synopsis complet. Je me suis donc préparé à attendre quelques mois.

J'ai reçu une réponse moins de six heures plus tard : mon texte était retenu par les éditions l'Ivre-Book.

En novembre, mon contrat était signé et je rejoignais les auteurs de l'Ivre-book. C'est impressionnant de croiser autant d'auteurs que l'on connaît déjà de réputation.

En Novembre aussi, je me suis attaqué au défi du nanowrimo : écrire un roman en un mois. Je n'ai pas réussi, mais je me suis aperçu que mon écriture pouvait et devait être remise en question. Malgré l'engouement qu'il rencontrait, le texte de "La Rouge et le Sombre" me paraissait indigne de moi, plein de maladresses, parce qu'écrit trop vite. J'ai souvent cette impression si je colle sur un texte trop longtemps, raison pour laquelle je saute souvent d'une création à l'autre, le temps d'adopter un regard neuf sur ma production.

En décembre, j ai relu Tessa et je lui ai trouvé plein de défauts.

Il a fallu attendre 2014 pour attaquer les relectures et le travail de correction, puis le BAN (Bon à numériser)en mai, puis le BAD (Bon à diffuser) en Juin.

Nous avons eu la chance de pouvoir trouver une couverture qui résume l'esprit du texte, tout en correspondant parfaitement à un passage précis. Peut-être pour ça que je la trouve géniale, bien que dérangeante ;)

Je n'ai pas chômé, j'aime autant vous le dire : entre temps, je m'étais entraîné sur de vieux textes. je les avais remis en forme, corrigés, réécrits, relus, et publiés sur amazon dans le seul but d'améliorer encore mon écrit et de récolter des opinions. Je me suis donc attelé à la réécriture de Tessa avec passion.

En tant qu'auteur, c'est comme ça que je fonctionne : pas à pas, mais toujours vers le haut.

6 nouvelles en auto-édition plus tard, voilà le résultat. Un texte de 111000 SEC. Il restera sans doute quelques coquilles et imperfections (il en reste hélas toujours) que je n'ose qualifier "de jeunesse", et dont j'aurai certainement honte, mais il s'agit d'un vrai boulot, d'une vraie histoire de mon cru. Les personnages sont souvent nommés d'après certaines connaissances, et il ne faut certes pas y voir un hasard si un personnage secondaire porte le prénom de mon éditeur.

Ceux qui liront ce texte et qui l'apprécieront me demanderont certainement s'il y a une suite en préparation. Pas pour le moment, mais j'y pense sérieusement (et Lilian m'a déjà posé la question). Si ce premier opus reçoit un accueil favorable des fans de vampires (et je sais qu'il sont nombreux), Tessa aura une suite, je pense pouvoir l'affirmer.  Savoir si elle sera vendue ou même vendable, et bien.... Nous en reparlerons !

Voilà, je vous laisse dévorer ce texte que beaucoup ont trouvé "bien écrit". Pour ma part, je ne suis plus vraiment en position de le juger. Mais j'espère que l'énergie et les sentiments que j'ai placés en ces pages, en ces mots, sauront vous glacer le sang, vous faire sourire, voire même vous écoeurer par instants.

Pourvu seulement qu'ils vous inspirent quelque chose !

Je vous souhaite une agréable lecture !



 

jeudi 13 février 2014

Combien gagne un auteur débutant (la question qui tue) ?




Aujourd'hui, j'ai envie de vous parler de ma vision de l'argent dans le monde de l'écriture.

Allez, comme nous sommes entre initiés, je vous le révèle : en presque trois semaines d'exploitation, depuis que je me vends en auto-édition sur amazon et lulu, j'ai gagné de quoi m'offrir une bière ou deux au troquet du coin !

J'en vois au fond qui haussent le sourcil, et pourtant ! Je peux vous affirmer qu'un tel "départ" est honorable, sans le soutien d'une quelconque maison d'édition. 5 euros de gains net, cela représente une vingtaine de nouvelles vendues, à peu près une par jour. Je vends mes nouvelles au tarif de 0.99€ l'une. Elles me rapportent à peu près 25 centimes selon le site.

Ne riez pas, je vous assure, c'est un début plus que correct ! Beaucoup de livres auto-édités ne trouvent guère plus de cinq ou six acheteurs, après quoi l'auteur débutant, dépité et découragé, souvent lâche l'affaire et change de vocation.

Si vous tapez "gagner sa vie en tant qu'auteur" ou "combien gagne un auteur" dans n'importe quel moteur de recherche, vous tomberez sur une quantité effarante d'articles et de blogs écrits par des écrivains désenchantés dont le ton varie du morose à l'aigre. Les chiffres annoncés seront souvent dérisoires et oscillent entre quelques dizaines et quelques milliers d'euros par an.


Article très facultatif dans la vie d'un écrivain lambda.


Certains auteurs quelque peu opportunistes profitent de ce climat pour sortir des méthodes d'écriture, des méthodes de marketing, des méthodes pour trouver un éditeur... Je n'ai pas osé vérifier, mais un obscur crétin aura probablement déjà écrit et vendu une "méthode pour écrire un best-seller" ou bien une "méthode pour écrire une méthode". On a des méthodes pour tout. Vous voulez vendre ? Écrivez une méthode. Ce monde grouille de gogos et d'aspirants écrivains prêts à vous faire confiance pour peu que vous ayez déjà un peu de respectabilité dans le milieu et pas trop de scrupules.

Exemple de placement de livre opportuniste.


La vérité, c'est qu'on ne peut jamais espérer vivre de ses écrits. Vendre un ouvrage est une aventure passionnante, un boulot éreintant si on s'y met sérieusement, mais c'est avant tout un acte de foi aveugle.

Je suis notamment tombé sur certains articles de blogs dont les auteurs, cartésiens jusqu'au bout des ongles, faisaient un parallèle entre le nombre d'heures passés sur un bouquin et le revenu effectif. Sauf que ça n'a rien à voir. L'écriture ne comprend pas le Smic, elle se moque des factures. L'écriture capitaliste, cela n'existe pas. On ne peut pas "écrire pour vendre". Il vaut mieux le comprendre très tôt, avant même de se mettre en vente. L'argent viendra ou ne viendra pas, et vos rentrées d'argent ne seront jamais indexées sur vos talents réels ou supposés d'écrivain. Votre notoriété, votre image, votre carrière et la mode du moment vous rapporteront bien plus que vos écrits eux-mêmes.
On peut aussi, bien sur, être connu pour de mauvaises raisons, écrire un livre pour de mauvaises raisons, et faire un bide...


Il est normal d'espérer amasser des fortunes en écrivant de belles choses. Je ne crois pas une seule seconde la personne qui me dit : "moi je ne vends pas mes livres pour l'argent". Je la crois d'autant moins si ses livres sont des premiers jets à peine relus et bourrés de fautes d'orthographe. Si vous vendez, si vous entrez dans ce système, vous pensez tout de même un peu à votre compte en banque. C'est humain, et même sain, cela montre que vous ne vous êtes pas totalement déconnecté de la réalité ; mais cela ouvre la voie à pas mal de désillusions. Là encore, il vaut mieux le savoir.

Je suis un écrivain autodidacte. Tout ce que je sais sur le milieu, sur les méthodes de travail, et sur mes propres processus créatifs, je l'ai appris par moi-même. J'ai suivi des cours de français jusqu'en seconde. Tout le reste, je l'ai appris durant l'âge adulte, et au cours des six dernières années, je n'ai pas cessé de me renseigner sur l'édition et sur ceux dont l'écriture était un mode de vie, bien plus qu'une passion.

Je suis fier de cela. Un peu trop, parfois. Ainsi, si je tiens à une certaine tournure de phrase, je la défendrai mordicus, demandez à mes bêta-lecteurs... Dans la vie, je ne suis pas un perfectionniste, je me considère même comme laxiste par instants. Dans l'écriture, je ne suis pas nécessairement très dur avec moi-même tant que je ne vends pas le texte, mais je sais précisément ce que je veux obtenir, et parfois même, comment l'obtenir. La raison en est simple : je veux écrire des choses que j'aimerais lire.

Quand je compose un poème où un texte pour mes pages internet, j'écris sur un mode "normal". Je ne néglige pas mes textes, non... Mais une ou deux répétitions de-ci de-là, ce n'est pas trop grave. Un accent manquant ? La belle affaire. Et vas-y que j'édite le post...



Quand je décide de vendre un texte, alors tout change. Mon but devient de l'améliorer au maximum, d'offrir au lecteur qui se fendra d'un euro l'oeuvre la plus aboutie possible. Le résultat ne sera jamais parfait, mais en tout cas meilleur que mes jets gratuits disponibles sur le net. C'est pour moi une question d’honnêteté, j'y tiens énormément. C'est cette fierté d'écrivain dont je vous parlais qui est en jeu. Pas celle que les critiques égratignent et que les jaloux visent, mais celle qui définit mon rapport à l'écriture. Celle qui fait que pour moi, tout passe toujours par les mots.

Bilan : une nouvelle écrite en 5 heures, corrigée en 10, est complètement revue, réécrite et passée sous divers outils de finition. On arrive à 15/20 heures de travail supplémentaire et 2 3 pétages de câble sans trop forcer, quand je m'aperçois que j'ai ENCORE commis cette faute idiote. Ajoutez la création d'une couverture, la mise en page d'un E book pour amazon et Lulu. com, la communication constante sur mes pages, le démarchage des blogs littéraires, vous comprendrez qu'il faudrait être complètement fêlé pour vendre la moindre nouvelle à moins de 16 euros, si je me mettais à "écrire pour vendre".

J'avoue d'ailleurs qu'avec le recul, je trouve que la novella envoyée à mon éditeur il y a quatre mois et acceptée par lui en un éclair, sur un authentique coup de coeur, n'était pas encore assez aboutie. Comme je n'avais pas encore mis mes oeuvres en vente, je ne connaissais que la théorie. Maintenant je peux affirmer que produire un Ebook correct, c'est un vrai boulot. Comme dirait Jesus "avant je croyais, maintenant je suis fixé". Mais je fais confiance à Lilian pour parer à mes "erreurs de jeunesse". Pardon patron, mais merci vraiment de m'avoir donné ma chance ! Mon prochain manuscrit sera un peu plus abouti, promis.


Non, ce que j'ai envoyé n'avait rien d'un premier jet, je l'avais poli pendant de longues heures déjà. Seulement, depuis que je me suis décidé à m'auto-éditer en parallèle de ma parution sous l'égide d'un éditeur, j'ai investi dans certains outils, comme antidote par exemple, qui lorsqu'il ne plante pas me permet de parfaire mon ouvrage, et je peux du coup apporter une meilleure finition à mes textes.

Alors oui, je vends mes nouvelles à 0.99€, et après 3 semaines de travail acharné, je le répète : j'ai gagné 4 euros et j'en suis heureux.

Ce n'est pas tant la somme qui me remplit de joie, même si avec ça je peux me payer deux litres de 8.6 et dormir une quinzaine d'heures. Ce sont les à-côtés, les petits faits qui me prouvent que j'avais raison de me battre, de défendre mes idées, de peaufiner mes écrits pendants des heures, et de patienter six années avant de songer à me vendre.

Je sais déjà que ma prochaine nouvelle auto-éditée à paraître sera achetée. Des blogs littéraires commencent à s'intéresser à mon cas. Les critiques sur mes nouvelles sont généralement bonnes, mes lecteurs enthousiastes. J'ai même eu droit à une interview !

Dans mon cercle d'amis et de proches, bien peu ont acheté mes oeuvres, mais je m'y attendais. Ils représentent au mieux 50% de cette vingtaine de ventes. En toute honnêteté, j'aime autant. je ne leur demande pas de m'exprimer leur affection en remplissant mon compte en banque, même si cela me touche qu'ils m'offrent leur soutien.

Mais surtout, en trois semaines, je n'ai lu ou entendu nul part, même si cela arrivera sans doute (il y a des crétins partout) :

"C'est pas mal pour un amateur".
"Pourrait mieux faire".
"Sympa".

Non, par contre, voilà des choses que j'ai lues à propos de mes textes et qui me font gonfler le coeur de joie et de fierté, cette fierté d'écrivain qui a su se rapprocher de ce qu'il voulait lire et offrir à ses lecteurs. Ou par exemple :

"Nul bâclage dans cette nouvelle"
"Un beau texte, vraiment très beau"
"La variété des thèmes traités est impressionnante"


Le vrai salaire, il est là. Des personnes qui ne vous doivent rien, qui ont parfois payé pour vous lire, mais qui ont passé un vrai bon moment en compagnie de vos mots. La reconnaissance de votre travail, de votre artisanat, elle est là, et même si je continue à espérer des rentrées d'argent un peu plus conséquentes dans un futur pas trop lointain (et on en reparlera), c'est ça qui me donne envie de continuer. Ces lecteurs-là me sont acquis, ils me suivront tant que je serai dans cette démarche honnête de me donner à fond dans mes écrits pour eux.

Alors 30 heures de travail sur une nouvelle de quelques milliers de mots, ce n'est pas si cher payé, tout compte fait.

Comme je vous le disais, vendre ses écrits est un acte de foi. J'ai désormais la preuve que quelques lecteurs croient en moi, tout comme je crois au pouvoir des mots.

Amen.
   

 PS : Il y a deux ans, une amie m'a offert une "méthode pour écrire et vendre un roman". Je ne pense pas en avoir lu une seule ligne. Vous comprendrez pourquoi. Pardon Sylvie.

jeudi 30 janvier 2014

Dans les épisodes précédents...

Il s'est écoulé près de 6 mois depuis ma dernière publication sur ce blog. On aurait pu croire que j'avais repris un travail, que l'écrit n'avait été qu'une passade dans ma vie, que les chiens pouvaient voler et que Nabilla possédait un doctorat es sciences nucléaires ; on se serait trompé.

Petit résumé de ces derniers mois pour ceux qui ne visitent pas ma page auteur facebook (ou qui n'ont tout simplement pas souscrit au site de M. Z., par choix politique ou autre résolution du jour de l'an alcoolisée).

En Aout et Septembre, j'ai mijoté quelques idées, sans rien créer de bien neuf.

En Octobre, j'ai envoyé ma novella "la Rédemption de Tessa" à plusieurs maisons d'édition numériques. Alors que je m'apprêtais à patienter plusieurs mois dans les affres de l'incertitude, j'ai eu la surprise d'obtenir une réponse au bout de six heures.

Réponse positive, de surcroît ! L'éditeur avait été intrigué par la lettre de présentation, avait décidé de lire quelques lignes du texte joint, et n'avait quasiment pas décroché.

J'ai bien sûr cru à une édition à compte d'auteur ou à une blague. C'est une méthode courante de la part des maisons d'édition à compte d'auteur de vanter les mérites de votre livre en caressant le désir de reconnaissance de l'écrivain pour mieux cibler votre porte-monnaie.

Cependant, le lendemain, j'ai eu un coup de fil de la part de cet éditeur qui me voulait dans son parc d'auteurs. Cet entretien téléphonique m'a conformé deux choses : l'homme avait bel et bien lu ma novella, et de plus, il l'avait comprise. Ensuite, il avait l'air réglo.

J'ai reçu le contrat, et après une semaine consacrée à hésiter, à me poser des questions et autres "pourvu que je sois pas en train de faire une connerie", j'ai signé aux éditions l'Ivre-Book.

http://www.livre-book-63.fr/

Après 3 mois, soyez rassurés : tout se passe bien, je côtoie des auteurs plutôt intéressants, et je devrais publier "la rédemption de Tessa" dans un délai très raisonnable ! A moi l'alcool, les femmes, la coke et la luxure.... ahahah.

Non, en fait, rangez ces strings et ces bouteilles de Champomy, ce n'est bien entendu qu'un début.

Afin de continuer cet effort, j'ai entamé la réécriture de certaines de mes nouvelles les plus lues, vendues en édition libre. Je vous en reparle dans un prochain article !




dimanche 11 août 2013

Concours pour les 100 j'aime sur ma page facebook :

Dans cet extrait de "réalité dépassée", nouvelle écrite en l'honneur du centième "like" sur la Shangrymania, se sont glissées deux erreurs. ne cherchez pas du côté de l'orthographe ou de la grammaire, c'est plus compliqué que cela !

Toujours est-il que ces deux erreurs ont été corrigées dans le texte original, et que le but du jeu, pour vous, va être de les retrouver dans ce texte non modifié. Allez, comme je suis sympa, je vous donne un indice pour chacune :

1/ La première erreur est une erreur de sens. J'ai tapé un mot à la place d'un autre (aux orthographes voisines), et le sens de la phrase est du coup erroné. Vous devriez trouver assez facilement (sauf si vous vous appelez Nabilla).

2/ la seconde erreur est un oubli pur et simple... Je souhaitais employer un mot composé, or je n'ai employé que la seconde partie de ce mot, et du coup, c'est TRES vicelard, car la phrase fonctionne, mais pas aussi bien qu'avec le mot composé en entier (Si Nabilla la trouve celle-là, je me fais cureton au Japon. Je vous ai déjà parlé de mes goûts pour les asiatiques en tenue d'écolière ?).

  Voici l'extrait :


"Dix points qualité à vérifier en six minutes. Dix appareils à contrôler par heure. Six heures de travail légal par jour. Un bonus pour les soixante-dix appareils contrôlés en six heures, si misérable qu'il ne méritait pas le qualificatif pompeux de « récompense sur les quotas » et la porte pour qui descendait sous les cinquante appareils contrôlés par jour. Deux pauses de quinze minutes non obligatoires, et une pause repas de vingt-cinq minutes non négociable. Trente jours de congé autorisés par an. Un salaire fixe de cinquante ancreds, monnaie de singe lui permettant de faire ses courses une fois par semaine, de se mettre minable avec de l'alcool de synthèse, moins addictif que le vrai, dans un bar réglementé trois fois par semaine, et de s'envoyer une pute déclarée à l'état deux fois par mois. Plus dix eurodolls pour les plaisirs moins avouables et les transactions «de main à main » encore tolérées par le gouvernement. Rémunération non révisable sauf en cas de miracle ou de révolution nationale, l'ancred et l'eurodoll étant annexés sur le niveau de vie social. Un loyer fixe de dix ancreds, automatiquement versés par tout employeur à l'état, détenant le monopole exclusif de la propriété foncière. Cinq litres d'eau potable par jour et par personne, plus cinquante litres d'eau filtrée non potable pour les besoins non vitaux. Un seul enfant génétiquement viable autorisé par partenaire légal, avec interdiction de remettre le couvert en cas de décès post-natal ou de perte du foetus, sous peine de stérilisation. Date de naissance : 2126. Matricule national : TC 479-75-92 003.

Longtemps, la vie de Thom s'était résumée à ces chiffres. Son test de capacité professionnelle lui interdisait l'accès aux hautes responsabilités, celui de compatibilité charismatique et de présence à l'image avait exclu toute carrière dans le business ou le service sexuel ; son nombre moyen de spermatozoïdes et la qualité de ses gênes ne lui permettaient pas de figurer dans les rangs des reproducteurs nationaux, autorisés à concevoir plusieurs enfants. Ses tests d'aptitude physique et cognitive, aux résultats tristement moyens, ne convenaient ni à l'armée, ni au milieu intellectuel, achevant de le cataloguer en tant qu'anonyme. Les parents de Thom avaient enfanté un être humain génétiquement viable, la sélection nationale et la compétitivité mondiale en avaient fait un larbin, assigné aux tâches répétitives et basiques dont l'accomplissement justifiait son existence sociale."


A vous de retrouver les 2 erreurs commises !

Pas facile, hein ? Ah ouais, ça nous change des questions à 2 sous qu'on trouve sur beaucoup de blogs... Cependant, celui ou celle qui postera une réponse correcte à la suite de ce post donnera son nom à un personnage de la nouvelle et recevra un exemplaire dédicacé par voie postale. Oui, oui, signé à la main, et tout et tout ! A la Shangrymania, 100 fidèles, ça se fête, c'est le début du culte, de la secte, de ma domination mondiale, hahahahahahahahahahaHAHAHAhem.

Bon courage, bonne chance ! Si personne ne trouve la réponse d'ici la fin du premier jet, personne ne gagnera !

Pas facile, même si vous n'avez pas la télé !

Concours réservé aux résidents de la planète terre, déconseillé aux Nabilla et aux stars de télé-réalité en général (risque de fusion froide du cerveau, ou pire, d'émergence d'une forme d'intelligence à base de connexions neuronales menant à la destruction de toute future et hypothétique carrière télévisuelle, perte dont la Shangrymania ne saurait être tenue pour responsable).

vendredi 29 mars 2013

Sortir du trou.




On traverse tous des périodes difficiles. Vous savez, ces moments où la vie vous enfonce la gueule dans la boue, vous caresse les côtes à coups de tatane, et vous urine dessus afin que votre désespoir ait une odeur clairement identifiable ?

Et bien voilà, je viens de traverser l'une de ces périodes, ce qui explique mon silence relatif. Il me fallait le temps de me relever, avoir les idées claires de nouveau pour pouvoir retrouver mon objectif, qui, indifférent à mes jérémiades, luisait toujours au ciel de ma vie.
La dichotomie passionnelle en image.
L'amour ne m'a jamais réussi, même lorsque je suis sincère. A fortiori lorsque je suis sincère. Je devrais le savoir depuis le temps, mais que voulez-vous, je suis un vrai romantique à la base. Quand je déclare ma flamme, je l'alimente et je refuse qu'elle s'éteigne. Là, j'ai payé cher pour ce petit feu de joie auto-alimenté. Il fallait que je m'en remette. Il fallait aussi que je pardonne. Aux autres, à moi-même. Surtout à moi-même, pour mes esclandres et mes coups de folie. Je n'ai pas d'autre excuse que celle-ci : je suis un passionné, et quand je ressens quelque chose, je le ressens pleinement, intensément ; je ne supporte pas que l'on remette mes sentiments en doute. Je ne tolère pas que l'on m'écarte.

J'ai pardonné, je me suis pardonné, mais me pardonnera-t-on en retour ? Sachant que mes sentiments refusent de mourir, et qu'ils demeureront viables et entiers jusqu'à ma prochaine rencontre amoureuse (qui, espérons-le, se terminera de façon plus heureuse et moins cruelle...).

Le mystère reste entier. En tous cas, à ceux que j'aurais fait souffrir où que j'aurais offensés par mon comportement et qui liront ceci : je vous présente mes excuses, et j'espère qu'un jour nous pourrons réparer les liens brisés. Je ferai des efforts en ce sens. Je ne vous promets rien. Vous constaterez.

Sortir du trou, donc. Renouer avec mon but, avec l'écriture. Oh, je n'ai pas délaissé la plume pendant trois mois, j'ai simplement éprouvé de plus grandes difficultés à coucher les mots sur le papier. La motivation n'était pas aussi forte qu'en novembre par exemple. Mais, aussi sûrement qu'un peintre ne saurait vivre sans ses pinceaux, un auteur digne de ce nom ne peut délaisser son verbe. C'est son échappatoire, son exutoire, son ami, son amant. Quelqu'un qui ne se tourne pas naturellement vers les mots pour exprimer ses doutes, ses souffrances, ses joies, n'est à mon sens pas écrivain dans l'âme. C'est un faiseur, il peut vivre de ses mots, mais il ne les vit pas, eux. Cela dit, s'il est très bon, un lecteur ne verra pas la différence.

Je n'ai jamais autant produit ou créé que depuis mai 2012, depuis ce jour où, quittant mon boulot, je me suis mis à écrire pour de bon. J'ai fait un choix, contesté parce que contestable : me dévouer à ma passion, à ce que je sais faire, jusqu'à ce que le succès ou la banqueroute sanctionne mes efforts. Je m'y tiens.  

Curieusement, la nouvelle sur laquelle je travaille en ce moment, "le bois des poètes", s'est gorgée de ce mysticisme littéraire, à mesure que je reprenais du poil de la bête et remontais la pente. Mon histoire est remplie d'artistes sous influence, qui cherchent l'inspiration mais surtout, qui se cherchent eux-mêmes.

Auteurs, peintres, sculpteurs, danseurs, acteurs... Tous autant que nous sommes, nous nous dévouons corps et âme à notre domaine de prédilection, au point parfois de négliger le réel. Il n'est pas de passion qui soit bénigne et sans danger à celui qui s'y abandonne. Le parallèle avec l'amour me paraît limpide et inévitable.

Tous les amoureux sont des artistes en puissance. Tous les artistes sont des amoureux permanents. Des passionnés, des habités, qui vivent pour l'instant présent, qui préfèrent affronter l'incertitude des lendemains précaires et les fins de mois difficiles que rentrer dans le rang, faire comme tout le monde, faire ce que l'on attend d'eux. Certains en payent le prix ; il est toujours élevé.

En ce moment, il me semble voir fleurir partout, sur le net et ailleurs, ces mises en garde sous forme d'enquête : "Peut-on vivre du métier d'écrivain" ? "Ecrivain, quel avenir" ? Si je me fiais à ces articles, je me ruerais chez pole emploi, j'arrêterais d'écrire, et j'aurais une vie "sérieuse", quoi que ce mot puisse vouloir dire quand on l'accole à la vie, qui par nature est une grande déconneuse.

Mais je caresse un rêve. Je suis passionné. Mes actes ne sont guidés que par le feu intérieur qui m'anime. Écrire, c'est comme aimer : on se fout du reste, jusqu'à un certain point. On ne vit que pour nos mots ou pour l'objet de notre passion, même quand ils sonnent creux, manquent d'inspiration, ou nous renvoient un masque d'indifférence.

Ceux qui comprennent et agréent me comprendront toujours. Ceux qui hésitent ou formulent des objections  ne déméritent pas. J'espère simplement pour eux qu'ils ne s'imaginent pas un jour vivre de leur passion. J'espère qu'un jour aussi, ils comprendront le sens du mot "passion".

On débat beaucoup aussi du rôle de l'écrivain, ce personnage étrange et insondable qui écrit pour lui-même et pour les autres. J'y reviendrai peut-être un jour, il y a tant à dire sur le sujet ! Mais pas avant d'avoir été publié au moins une fois, afin d'avoir un peu de crédibilité.

En attendant ce jour, bonne continuation !