dimanche 11 août 2013

Concours pour les 100 j'aime sur ma page facebook :

Dans cet extrait de "réalité dépassée", nouvelle écrite en l'honneur du centième "like" sur la Shangrymania, se sont glissées deux erreurs. ne cherchez pas du côté de l'orthographe ou de la grammaire, c'est plus compliqué que cela !

Toujours est-il que ces deux erreurs ont été corrigées dans le texte original, et que le but du jeu, pour vous, va être de les retrouver dans ce texte non modifié. Allez, comme je suis sympa, je vous donne un indice pour chacune :

1/ La première erreur est une erreur de sens. J'ai tapé un mot à la place d'un autre (aux orthographes voisines), et le sens de la phrase est du coup erroné. Vous devriez trouver assez facilement (sauf si vous vous appelez Nabilla).

2/ la seconde erreur est un oubli pur et simple... Je souhaitais employer un mot composé, or je n'ai employé que la seconde partie de ce mot, et du coup, c'est TRES vicelard, car la phrase fonctionne, mais pas aussi bien qu'avec le mot composé en entier (Si Nabilla la trouve celle-là, je me fais cureton au Japon. Je vous ai déjà parlé de mes goûts pour les asiatiques en tenue d'écolière ?).

  Voici l'extrait :


"Dix points qualité à vérifier en six minutes. Dix appareils à contrôler par heure. Six heures de travail légal par jour. Un bonus pour les soixante-dix appareils contrôlés en six heures, si misérable qu'il ne méritait pas le qualificatif pompeux de « récompense sur les quotas » et la porte pour qui descendait sous les cinquante appareils contrôlés par jour. Deux pauses de quinze minutes non obligatoires, et une pause repas de vingt-cinq minutes non négociable. Trente jours de congé autorisés par an. Un salaire fixe de cinquante ancreds, monnaie de singe lui permettant de faire ses courses une fois par semaine, de se mettre minable avec de l'alcool de synthèse, moins addictif que le vrai, dans un bar réglementé trois fois par semaine, et de s'envoyer une pute déclarée à l'état deux fois par mois. Plus dix eurodolls pour les plaisirs moins avouables et les transactions «de main à main » encore tolérées par le gouvernement. Rémunération non révisable sauf en cas de miracle ou de révolution nationale, l'ancred et l'eurodoll étant annexés sur le niveau de vie social. Un loyer fixe de dix ancreds, automatiquement versés par tout employeur à l'état, détenant le monopole exclusif de la propriété foncière. Cinq litres d'eau potable par jour et par personne, plus cinquante litres d'eau filtrée non potable pour les besoins non vitaux. Un seul enfant génétiquement viable autorisé par partenaire légal, avec interdiction de remettre le couvert en cas de décès post-natal ou de perte du foetus, sous peine de stérilisation. Date de naissance : 2126. Matricule national : TC 479-75-92 003.

Longtemps, la vie de Thom s'était résumée à ces chiffres. Son test de capacité professionnelle lui interdisait l'accès aux hautes responsabilités, celui de compatibilité charismatique et de présence à l'image avait exclu toute carrière dans le business ou le service sexuel ; son nombre moyen de spermatozoïdes et la qualité de ses gênes ne lui permettaient pas de figurer dans les rangs des reproducteurs nationaux, autorisés à concevoir plusieurs enfants. Ses tests d'aptitude physique et cognitive, aux résultats tristement moyens, ne convenaient ni à l'armée, ni au milieu intellectuel, achevant de le cataloguer en tant qu'anonyme. Les parents de Thom avaient enfanté un être humain génétiquement viable, la sélection nationale et la compétitivité mondiale en avaient fait un larbin, assigné aux tâches répétitives et basiques dont l'accomplissement justifiait son existence sociale."


A vous de retrouver les 2 erreurs commises !

Pas facile, hein ? Ah ouais, ça nous change des questions à 2 sous qu'on trouve sur beaucoup de blogs... Cependant, celui ou celle qui postera une réponse correcte à la suite de ce post donnera son nom à un personnage de la nouvelle et recevra un exemplaire dédicacé par voie postale. Oui, oui, signé à la main, et tout et tout ! A la Shangrymania, 100 fidèles, ça se fête, c'est le début du culte, de la secte, de ma domination mondiale, hahahahahahahahahahaHAHAHAhem.

Bon courage, bonne chance ! Si personne ne trouve la réponse d'ici la fin du premier jet, personne ne gagnera !

Pas facile, même si vous n'avez pas la télé !

Concours réservé aux résidents de la planète terre, déconseillé aux Nabilla et aux stars de télé-réalité en général (risque de fusion froide du cerveau, ou pire, d'émergence d'une forme d'intelligence à base de connexions neuronales menant à la destruction de toute future et hypothétique carrière télévisuelle, perte dont la Shangrymania ne saurait être tenue pour responsable).

dimanche 30 juin 2013

Acier bleu.

A fredonner sur cette chanson : http://www.youtube.com/watch?v=k2kbOpJazKI


D'acier bleu, cette âme tâchée de rouille,
Rien n'a su la briser, et j'y tiens.
Des fantômes, oui parfois y patrouillent,
Mais je connais leurs noms ; ils sont miens.

A parier sur les caprices de demain,
On ne gagne le plus souvent rien.
Je veux croire en toi comme un reflet de moi-même.
Si je me trompe, qu'importe : j'aime.

Le destin est un jeu, la folie est un dé,
Et je joue la partie sans tricher.
Un rêveur, un idiot, appelle-moi comme tu veux,
Mais personne ne sait ce que je peux.

Mon soleil brille encore, en a éclipsé d'autres,
Et je ne suis ni diable, ni apôtre.
J'ai connu la tristesse et j'en fis,
Puisque la fuir est vain, une amie.

Sur ces rives où dormaient mille et un regrets,
J'ai laissé ceux qui les créaient.
J'ai renié ceux-là seuls qui me reniaient,
C'est faux, crois-tu ? Rien n'est plus vrai.

Insoumis, indompté, invendu, invendable,
Nul ne peut prétendre m'avoir acheté.
Je ne fuis nul regard, ne crois en nulle fable,
Et la haine, jamais n'ai remboursé.

Les flammes qui m'ont forgé t'échapperont toujours,
Et brûleront les ailes des vautours.
Peu m'importe qui tu es, d'où tu viens,
Je t'accepte comme tu es, ne change rien.

Insoumis, indompté, invendu, invendable,
Je ne fuis nul regard, nulle fable.

Car en mon âme d'acier, bleue et tâchée de rouille
Brille une flamme éternelle, et j'y tiens.
Les fantômes qui parfois y patrouillent,
Je connais bien leurs noms ; ils sont miens.

Mon soleil en a éclipsé d'autres,
Et je ne suis ni diable, ni apôtre.
Je tutoie la tristesse en amie
Et pour la dérider : je souris.

mardi 7 mai 2013

Ouragan vital.


De quel pierre sommes-nous faits ? De quel bois brûlons-nous ?

J'entends des cris, des chants montant de gorges puissantes,

Aussi la roue du temps qui grince en nous broyant debout.

Est-ce nous que j'entends ? Est-ce le vent qui joue et hante

Les espaces vides de nos carcasses farcies de convictions,

Soufflant nos existences comme il fait d'un toton ?

A terre ! Les mains derrière le dos, les pieds derrière la tête !

C'est le vent de la vie, ce tyran perpétuel, qui nous file perpette.

Il siffle à travers nous, nous plie comme ses poupées,

Nous gonfle du mot espoir, nous insuffle mille idées.



Pauvre rameur aux yeux fous, apprenti naufragé,
Contre un tel ouragan, il est vain de lutter !
Crois-tu vraiment guider ta destinée ?
Il est un prix à toute témérité !
Nul ne peut impunément
Aller contre le vent,
A contre-courant,
Vaillamment,
Inutilement.
Pédant !

vendredi 12 avril 2013

La larme et le sourire.

A fredonner sur "words that we couldn't say".


Ils me hantent à jamais,
Ces mots que je pensais
Et qui nous séparaient.


Parfois encore, une larme au vent,
Sourire usé au fil du temps,
Je cherche ton visage
Ne trouvant que mirages
Par-delà mille virages.


La vie, c'est vrai, n'est pas une tendre,
Mais faudrait-il toujours prétendre ?
Dire de beaux mensonges,
Cacher ce qui nous ronge
Et resserrer nos longes ?


Souvent encore, je pense à toi.
Te détester... je ne peux pas.
Alors je me hais, moi,
Même si tu n'es plus là
Car malgré tout, j'y crois.


Aucun crime et aucune offense,
Pourtant, sous ce mur de silence
J'accepte la sentence,
Le vide de ton absence,
Quêtant ma délivrance.


Un sourire dans le vent,
Une larme au fil du temps.
Oui, j'y croyais vraiment.


La vie c'est vrai, n'est pas une tendre.
Et moi, je ne souhaite plus prétendre.
Je refuse le mensonge.
Oui, j'ai cassé ma longe,
Et je chéris un songe.

jeudi 11 avril 2013

2087 de David Bry.


Il y a un bon moment que cette chronique est due ! J'ai lu 2087 durant l'automne dernier, et j'avais beaucoup aimé le bouquin. Seulement, j'ai un peu oublié de le critiquer, et comme dirait l'autre, j'ai par la suite oublié que j'avais oublié.

Je vous rappelle qu'à la Shangrymania, je ne critique que les bouquins que j'ai appréciés, car je n'aime pas descendre une oeuvre, je suis bien trop conscient du boulot et de l'engagement que représente l'écriture d'un livre.

Ces derniers temps, le bouquin de David Bry reçoit de plus en plus de critiques élogieuses, et je me suis souvenu du bon moment que j'ai passé le nez dans ses lignes.

D'autre part, et ce n'est pas anodin, 2087 est désormais éligible pour le fameux prix Rosny, qui a déjà récompensé Laurent Whale, un auteur que j'ai particulièrement apprécié (voir la spéciale Laurent Whale), et d'autres manieurs de plumes tout aussi talentueux (la liste des récompensés ici). Vous pouvez d'ailleurs aider à élire vos auteurs favoris dans la liste de cette année, la procédure se trouve à cette adresse.

Bon, le bouquin a aussi reçu le prix des lecteurs de la librairie l'Antremonde, ce qui n'est pas rien.


La preuve en images.


Et ouais, c'est pas pour m'envoyer des fleurs, mais à la Shangrymania, tout de même, on a bon goût ! J'avais déjà flairé Thierry Mulot et son "fils déchu" avant que celui-ci ne paraisse, et...

Ces fleurs là ? En plus y a le vase avec.

Enfin bref. Tout ça pour vous dire qu'une critique de 2087 me paraissait couler de source, même si depuis l'auteur a publié ses "contes désenchantés" que vous pouvez commander dans plein de librairies, et si vous êtes trop fainéants pour fouiner dans google, allez, je vous fais péter les liens qui vont bien.

Le bon bouquin que j'ai lu...
Vous pouvez commander 2087 ici.



Et celui que j'ai pas lu.

Vous pouvez commander les contes désenchantés ici.


Cette parenthèse mercantile mise à part, voilà donc le moment que vous attendez tous : la critique de 2087.

La Critique de 2087 par Shangry  !


Bah c'est très bien, achetez le bouquin.

 Fin de

La Critique de 2087 par Shangry  !



Non, allez, revenez ! C'était une blague.

C'était pas drôle ! Hak !


Bienvenue dans le Paris de 2087 !

Enfin, façon de parler. Paname, c'est plus trop ce que c'était. Les élites et ceux qui peuvent se le permettre vivent en hauteur, au-dessus des brumes radioactives. On se rencontre pour se détendre dans des bars à oxygène. On s'envoie en l'air dans des centres de réalité virtuelle, on s'éclate les neurones jusqu'à l'épuisement dans les sensothèques. Les bas-fonds de la ville et la proche banlieue, dont l'on se protège par de hauts murs et un dôme anti-radiations, sont hantés par les mutants et les contaminés, exclus de la société. Une société où le statut social dépend de l'efficacité de votre masque à gaz et de votre combinaison filtrante, en somme... Le bonheur tient à si peu de choses.

C'est dans cet univers glacé et néfaste que Gabriel évolue. C'est un privé, Gabriel, un ancien de l'AdP, l'armée de Paris, qui vivote et survit à la petite semaine. Il est beau, il est grand, il est fort, il...

Non en fait. Gabriel est humain, et un humain normalement constitué, dans une ville comme Paris en 2087, possède fatalement quelques failles. Gabriel est donc sensible, hanté par son passé, bouffé par les pilules qu'il consomme en overdose pour pouvoir grappiller quelques heures de sommeil dans sa chambre de seconde zone... Là encore, c'est la fête !

Un jour, Gabriel se lance sur un coup de tête dans la plus grande affaire de sa modeste vie. Enfin non, pas sur un coup de tête, à cause d'une tête reçue dans une boîte. Si, je vous jure. Comme quoi, en 2087, le spam et les prospectus dans les boîtes aux lettres, c'est plus ce que c'était non plus.

Ce point de départ inattendu va entraîner Gabriel, et par corollaire, toi lecteur, dans une suite d'aventures mouvementées qui révélera un complot d'une ampleur inattendue. Trahison, suspicion, retournements de situations et autres broutilles en -on vont désormais rythmer le quotidien du privé, soudain très populaire auprès de groupes et factions qui eux, ne le sont pas toujours.

Bref, c'est un vrai sac de noeuds où patientent quelques vipères que notre privé va devoir affronter, esquiver, où tromper. Tout cela pour peut-être trouver une vérité qu'il n'espérait plus découvrir...

David Bry surprend par la profondeur, la cohérence et la densité de son univers. On y croit, tout simplement, et c'est là un signe qui ne trompe pas : le signe que David est un grand conteur, quelqu'un qui sait planter son décor et ses personnages, et il le fait de façon originale. A notre époque de poncifs et de déjà-vus, cela fait du bien.

D'ailleurs, en parlant des personnages, là encore, il y a du très bon. On est assez loin des clichés habituels du genre. Ce qui caractérise Gabriel, c'est avant tout une sensibilité à fleur de peau. Dans une ville où tout est aseptisé, artificiel, radioactif, Gabriel nous contamine de son humanité ! On s'identifie à ce personnage car il devient notre radeau, notre sauvegarde dans un univers hostile et impitoyable envers les faibles. D'où la question en filigrane qui revient plusieurs fois dans ce texte : notre propre humanité fait-elle de nous des hommes plus forts ou plus faibles ? Meilleurs ou simplement plus vulnérables face à l'adversité ?

Et si ces questions ne vous tourmentent guère, lisez malgré tout ce bouquin, car le dépaysement y est garanti. C'est de la vraie anticipation comme je les aime, hostile, barbare, glacée, mais qui nous démontre que, même dans le pire des mondes possibles, l'homme demeure libre de ses choix et responsable de ses défaites.

Et cette leçon, même si elle se paie parfois cher, mérite toujours d'être apprise.


 




lundi 8 avril 2013

"Cher moi".

Je parle rarement de mon enfance ou de mon adolescence. Récemment, je me suis aperçu qu'une de mes amies en ignorait tout (et pourtant, je la fréquente depuis plus de deux ans).

Je ne dispose pas non plus de photos de moi jeune. Il serait injuste cependant de dire que je refoule cette période. Elle demeure très présente en moi pour de nombreuses raisons.

On m'a souvent dit que je devrais écrire sur ma jeunesse, mais c'est à mon avis une fausse bonne idée, je le fais donc rarement.

Aussi, lorsque l'autre jour je suis tombé sur un AT nommé "cher moi" organisé par le blog "à partir du néant", qui consistait à envoyer une lettre à celui que j'étais à 16 ans, j'ai hésité à y répondre, même si quelques potes auteurs se ruaient vers la brèche. Ce n'est qu'après y avoir été encouragé que je me suis lancé dans l'aventure. Il y a 3 ou 4 mois, je ne l'aurais sans doute pas fait, et la plupart de mes tentatives, quand vient l'heure de parler de mon passé par écrit, se soldent par un abandon par K.O.

Il y a des mots qui libèrent, mais ce n'est jamais anodin. Je ne pense pas m'être libéré de grand-chose en écrivant cette lettre, j'ai simplement fait "un état des lieux". Là encore, c'est la raison pour laquelle je n'écris pas ou peu sur moi-même.

Après 2 heures de rédaction et de relecture, ma lettre était prête. je l'ai donc envoyée au responsable de l'AT et suis parti me vider la tête et me remplir la panse. A mon retour, Jérémy Semet m'a contacté pour me dire que mon texte était superbement écrit, aucun doute là-dessus, mais qu'il ne pouvait le publier. Trop brutal et sombre. Cela ne m'a guère surpris, c'est précisément la raison pour laquelle je ne publie que rarement sur mon adolescence et mon enfance. Jérémy m'a proposé d'adoucir mon texte, mais j'ai refusé, car la réalité prend rarement des gants quand elle nous berce le long du mur. Dans ce cas, j'aurais pu enjoliver tout le reste, mais en tant que jeune auteur, je passe la majeure partie de mon temps à enjoliver ou à déformer la réalité. Nous avons donc choisi de ne pas publier la lettre dans le cadre d'un AT.

J'ai hésité à la publier sur atramenta, mais non, je n'en avais pas envie. La destination finale de cette lettre ne pouvait être que cet endroit, cette tribune publique. Vous allez donc pouvoir la lire, mais vous voilà prévenus : il ne s'agit pas d'un conte de fées.



"Je sais.

Tu n'es que douleur. Tu en viens souvent à souhaiter en finir, à rêver que tout s'arrête. La vie est devenue un cauchemar que tu ne peux ni esquiver, ni arrêter. Alors, tu te prends tout dans la gueule. les brimades, les moqueries, les coups, les injustices, et tu ne cherches même plus à réagir. Tu es un zombie. Tu ne comprends pas ta vie à court terme. Quand au long terme, c'est une expression qui ne t'est pas destinée. Tu ne t'imagines pas à 20 ans. Tu n'imagines pas survivre jusqu'à 20 ans.

Je sais.

Ils t'ont appris la haine, la pire des haines. Celle qui ne se manifeste pas, qui te bouffe de l'intérieur. Celle qui te donne envie de les voir morts, et qui te rendra indifférent face à la faucheuse quand elle les emportera. Celle qui t'arrachera un grand sourire glacé quand on t' annoncera que leurs cadavres déjà froids ont entamé leurs premières transformations hideuses, tapissant de mousse le fond de leurs gorges autrefois emplies de sarcasmes, figeant leur regard méprisant en boule laiteuse au fond d'une orbite jaunie, raidissant leurs mains en serres griffues, ridées, mortes.

Ils seront morts et toi vivant, et tu t'en réjouiras.

Je sais.

Ils t'ont battu, exclu, violé, souillé, humilié, dominé, sans autre raison que ta différence. Toi, le petit malingre trop intelligent à l'école. Toi, le petit souffre-douleur qui ne faisait pourtant de mal à personne. Toi, la petite chose à qui l'on a mis un sexe dans la bouche en disant « suce ». Eux. Les autres. Le monde. Il serait logique que tu ne pardonnes rien, il serait évident que tu cherches la vengeance, à défaut de la justice. Je sais que tu y penses, je sais car j'étais toi.

Dans dix ans, 2 adolescents américains à peine plus âgés que toi débarqueront dans les couloirs de leur lycée en flinguant tout ce qui bouge, répandant sur leur chemin la haine, le chagrin et le deuil avant de se faire sauter le caisson. Ils seront les précurseurs d'une longue série noire. Tu les condamneras tout en comprenant leurs actes, car en ce moment, tu nourris toi aussi des envies de revanche et de sang, dirigées vers le monde en général et les gens en particulier. Un final sanglant et jubilatoire, une touche d'adieu écarlate qui leur prouvera que tu as existé.

Pourtant, il me faut te dire : sois patient, comme je l'ai été. Espère sans avoir rien à espérer. Tu vas rencontrer quelqu'un -une femme. Elle te réconciliera avec la vie, et tu lui en seras infiniment reconnaissant. Ce sera la première marche d'une longue série qui te permettra de croire de nouveau en l'homme, en toi-même.

Chasse la haine de ta vie, elle est dangereuse. Pour toi d'abord, mais aussi pour les autres. On t'a enseigné que la haine ne connaissait pas de limite dans sa gratuité. Tu emploieras cette voie bien trop facilement si tu t'y risques, car tu seras en terrain connu.

Ouvre-toi aux autres, comme je l'ai fait, et qu'importe si cela te vaut de nombreux coups de poignard dans le dos. Fais-le au plus tôt. Il vaut mieux que ton sang coule que le leur. Ton humanité, celle que l'on t'a arrachée, te sera rendue à ce prix. Je ne peux que te demander de me croire.

Tu croiseras des compagnons de solitude. Tu comprendras assez vite que ce monde oscille constamment à la frontière du tolérable. Parfois, tu seras tenté de comparer leur souffrance aux tiennes. Ne t'y autorise jamais. Il n'est pas de souffrance négligeable. Pense à ta mère qui s'est tranché les veines car on l'a séparée de toi, et même si c'est injuste, rends-toi coupable de cela. Cela te rendra humble. Apprends la compassion et le dévouement. Là encore, c'est ce qui te sauvera, c'est ce qui te rendra meilleur que beaucoup. Deviens fort, même si la douleur te détruira et te remodèlera de nombreuses fois, deviens fort comme je sais parfois l'être.

En retour, j'aimerais te dire « n'espère rien des autres», mais tu as besoin d'espoir. Tu as besoin de croire que quelqu'un, dans ce marasme, comprenne ce que tu es et d'où tu reviens. Comment pourrais-je te l'interdire ? Tu viens de traverser huit années d'enfer, huit années ou l'on t'a enfoncé dans le crâne que tu n'étais rien, que tu ne deviendrais rien, huit années où seuls quelques oasis dans ce désert de peine t'ont permis de survivre. Tu as besoin d'espoir, je sais.

Je sais.

Tu aimeras des femmes qui ne t'aimeront pas. Cela aussi je le sais. Ne leur reproche rien. Là encore, la haine ne doit jamais remplacer l'affection que tu leur portes. Fais-en des amies, trouve-leur des qualités, admets tes défaites, même si cela est dur. Le temps dans cette joute est ton seul allié. Mais là encore, n'ouvre jamais la porte à la haine, ne l'invite pas en toi. Ne rejette pas la vie au motif qu'elle te rejette.

Si tu suis mes conseils, tu deviendras quelqu'un de bien. On te le dira, on le reconnaîtra. On t'utilisera aussi, car les habitants de cet univers ne respectent rien à part eux-mêmes. Ils voient dans leur douleur toute la souffrance du monde. Si quelqu'un peut percevoir et accepter cela, si quelqu'un peut se résoudre à tendre encore la main après se l'être fait trancher, c'est bien toi. Toi qui a tant souffert et ne pourras jamais oublier. Un tel savoir te sera inutile si tu te contentes de chercher les conflits et la vengeance.

Accorde ce que l'on ne t'a jamais accordé durant toute ton enfance : une deuxième chance, l'écoute, l'intérêt, le pardon.

Et puis en ce qui concerne l'écriture : cesse de douter. Un jour, j'ai brulé mes poèmes et détruit mes écrits de jeunesse, remisé ma machine à écrire au placard. Ne commets pas cette erreur. Tu n'as pas à avoir honte de tes mots, ils sont tes meilleurs amis. Eux ne m'ont jamais trahi : ils ne te trahiront pas.

Ne te résigne jamais.

N'oublie jamais.

Ne hais jamais.

Bats-toi pour devenir comme je l'ai fait. Bats-toi pour exister comme je le fais chaque jour.

Tu possèdes une force et une intelligence peu communes pour ton âge, même si tu n'en as pas encore conscience. Il te manque juste une étincelle pour faire sauter le carcan des certitudes où l'on t'a enfermé. Tu n'es ni un monstre, ni un rien. Tu es un tout.

Tu es moi, et crois-le ou non, tu as un avenir.

Je le sais."

jeudi 4 avril 2013

11 auteurs qui m'ont fait grandir.

L'autre jour, j'étais en train de réfléchir à la suite des aventures de ma blonde héroïne, Karine Langèle, dans le "bois des poètes", lorsque je fus abruptement taggé sur facebook.

Alors, je ne sais pas pour les autres auteurs, mais en ce qui me concerne, je tiens une permanence quasi quotidienne sur ce site. Pas pour les jeux, mais parce que je fais partie de nombreux groupes et que je suis de nombreux jeunes auteurs sur le célèbre site à l'immuable logo blanc sur fond bleu. C'était ça ou l'alcool. Incapable de choisir, je bois en suivant l'activité de mes congénères virtuels. Chacun son truc.

Or donc, j'étais là, tranquille, wesh, lorsque Linne me sauta sur le râble en m'invitant, à m'exprimer sur les 11 auteurs qui m'avaient fait grandir, parce que c'était drôle et que plein d'auteurs participaient au challenge. Or, à la Shangrymania, on aime les challenges. Donc, on a relevé le gant.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas Linne Lharsson, je n'ai que mépris et dédain pour vous, espèces de ladres !

Bon, non, en fait, vous êtes pardonnés, je ne la connaissais pas non plus avant de la croiser sur un site d'auteurs. Et là, vous vous en doutez, je suis supposé encenser son livre qui est forcément génial et bourré de talent (oui, il existe des livres bourrés de talent. Après ils écrivent des livres eux-mêmes, mais où va le monde ma petite dame, tout ça tout ça).

Enfin bref, j'eus aimé en profiter pour vous faire un topo enthousiaste sur le bouquin de Linne, Billy Chaperon, le souci c'est que euh...

Je l'ai pas lu. Mais il paraît qu'il est très bien !

Cependant, je peux vous montrer la couverture et vous dire que vous pouvez l'acheter dans toutes les bonnes crémeries. Et si la crémière vous dévisage d'un oeil torve et incertain, vous pouvez toujours tenter votre chance à l'Antremonde, près du cimetière Lachaise, rue du chemin vert.

Le fameux super bouquin que... je n'ai pas encore lu !


Cela dit, toute promotion mis à part, voilà donc la liste des 11 auteurs qui m'ont fait grandir, auprès de qui je ne suis qu'un vermisseau, une petite crotte attendant que l'orage passe et ne l'évacue..


1/ Victor Hugo
J'ai découvert Victor Hugo avec les misérables, un peu comme tout le monde, je présume, mais je dois à "la légende des siècles" ma passion adolescente pour la rédaction de poèmes et chansons, qui ne s'est d'ailleurs jamais démentie. J'ai également eu le coup de coeur pour "93", malgré certains passages peu digestes. Pour moi, aucun autre auteur ne méritera jamais le titre de "maître de la langue française" autant que lui. Personnage fascinant, oeuvre incroyablement vaste et variée, Hugo représente pour moi un idéal de la langue française.

2/ Maupassant.
Un maître de la nouvelle, mais aussi un expert es personnages. Ce qui fait de Maupassant un maître à penser à mes yeux, c'est cette façon qu'il a de traiter de thèmes universels, cette vision de l'homme terriblement juste, avec ses travers et ses défauts, mettant ainsi en exergue sa beauté véritable : son humanité.

3/ Stephen King.
Je suis amoureux de King, d'une certaine façon. Il m'a contaminé avec le virus de l'écriture, et a terminé ce que Hugo et Maupassant avaient commencé avant lui : me transmettre l'envie de mettre mes rêves et mes cauchemars en mots. Conteur extraordinaire, chroniqueur amoureux de l'Amérique, qu'il traite tour à tour comme une garce, une putain ou une demoiselle éternellement belle, King est un auteur qui mérite la moindre parcelle de sa renommée. Il a ce truc pour vous emporter dans les situations les plus dingues en partant de situations limite chiantes. C'est pas donné à tout le monde.

4/ Pierre Bellemare.
Oui, je vais me faire des ennemis. Mais Bellemare a toujours su me plaire. Ses enquêtes et ses contes nous entraînent dans les méandres du quotidien et nous donnent une leçon importante : une histoire n'a pas besoin d'être extraordinaire pour le devenir. Ce sont des petits riens qui, mis bout à bout, nous emmènent dans notre lecture, nous font oublier que nous lisons une histoire, nous la font vivre. Pierre Bellemare possède ce petit talent pour assembler ces petits rien et nous entraîner à ses côtés.

5/ Grangé
Je ne connais Grangé que depuis quelques années, mais c'est un grand auteur, possiblement l'un de nos meilleurs. Il maîtrise l'art du scénario et de l'intrigue à un niveau exceptionnel. S'ennuyer en lisant un de ses bouquins ? Impossible. Ses personnages sont intéressants, ses scénarios imprévisibles mais toujours incroyablement bien ficelés, son écriture sert parfaitement son récit. Grangé c'est Grangé. Rien d'autre à dire.

6/ Dean Koontz
J'aime Koontz car, bien évidemment, c'est une référence dans la littérature fantastique. Mais allons plus loin. Ce que j'aime dans ses bouquins, c'est que ses personnages sont toujours bien construits et logiques dans leurs actions, même si cela peut nuire parfois à la qualité de l'histoire. A un degré moindre, j'apprécie son sens des dialogues. Certains auteurs ont tendance à n'utiliser le dialogue qu'à des fins "utiles". Selon certains manuels d'écriture (et on me l'a encore sorti récemment) un dialogue doit toujours avoir son utilité... Pour moi, un dialogue doit avant tout rendre votre personnage vivant puis apporter quelque chose à l'histoire. Cette certitude, je la tiens de Koontz. Lisez ou relisez-le, vous comprendrez peut-être.

7/ Georges Arnaud
Pour "le salaire de la peur". Ce bouquin ne fait jamais appel au fantastique, même sa fin est prévisible, pourtant on est scotchés, on est constamment tiraillé entre l'angoisse et l'espoir, on a la trouille pour les héros paumés de ce bouquin écrit sur un "pays qui n'existe pas. Je le sais, j'y suis allé". Écrire un bouquin pareil n'est pas à la portée de n'importe qui. Rien qu'à vous en parler, des morceaux de phrase me reviennent.... je vais le relire pas tard....

8/ Philip José Farmer.
Son monde du fleuve est un classique parmi les classiques. Il fallait oser mêler personnages historiques et science fiction. Il fallait rêver le monde du fleuve et l'étrange destin qui nous attend par-delà le mur de la mort. M Farmer l'a fait et nous a restitué tout cela avec un brio incroyable. Inclassable, son épopée est rempli de situations abracadabrantes et de personnages inoubliables parce que déjà célèbres !

9/ Edmond Rostand.
Cyrano de Bergerac m'a marqué à jamais. Personnage extrême, borderline, rebelle, mais d'une sensibilité incroyable et d'une dévotion surhumaine, c'est en Cyrano que Rostand a déposé tout ce que l'être humain compte de meilleur et de pire.  Le tout en rimes et en pieds. C'est juste génial.

10/ Harry Harrisson.
"Le rat en acier inox" et "le rat en acier inox se venge". Pourquoi ces titres ? pourquoi pas Soleil Vert ? Parce que ces 2 opus, malgré leurs défauts, sont des aventures énormes et jubilatoires, des trips sous acide science-fictionnel. Je les ai relus plusieurs fois, et je les apprécie toujours autant. Avec Harry, j'ai appris que l'histoire pouvait n'être qu'un outil de promotion géant pour le héros. Et ça marche !

11/ Peter F.Hamilton.
L'un des rares auteurs de SF capable de nous entraîner aux limites de la hard science tout en restant compréhensible  pour le lecteur moyen. Et des personnages inoubliables, comme Joshua Calvert et son point de Lagrange. Hamilton ne fait pas de la SF, il crée de la SF. Et c'est beau.

12/ (après tout les 3 mousquetaires étaient 4, pis c'est mon blog, na) Howard P. Lovecraft.
Je ne pouvais pas clore cet article sans citer le plus ténébreux des auteurs, qui passait le plus clair de son temps à rêver notre perte à tous. Fou dans ses histoires de Dieux oubliés, fou dans son usage du verbe, fou dans sa haine raciale transparente à travers ses écrits, oui, fou, Howard l'était sans doute un petit peu. Mais c'est cette folie qui rend ses textes particulièrement glaçants et figés. On n'entre pas dans un texte de Lovecraft, c'est lui qui vient vous hanter. Je ne pense pas qu'il écrivait par souci de la postérité, je sais en revanche qu'il la mérite. Je lui dois certains de mes plus beaux moments de flippe littéraire, même lorsque ses histoires suivent un schéma prévisible.

Voilà, j'espère que ce petit récapitulatif fut plaisant à lire pour vous tous !
 

 
 

 

vendredi 29 mars 2013

Sortir du trou.




On traverse tous des périodes difficiles. Vous savez, ces moments où la vie vous enfonce la gueule dans la boue, vous caresse les côtes à coups de tatane, et vous urine dessus afin que votre désespoir ait une odeur clairement identifiable ?

Et bien voilà, je viens de traverser l'une de ces périodes, ce qui explique mon silence relatif. Il me fallait le temps de me relever, avoir les idées claires de nouveau pour pouvoir retrouver mon objectif, qui, indifférent à mes jérémiades, luisait toujours au ciel de ma vie.
La dichotomie passionnelle en image.
L'amour ne m'a jamais réussi, même lorsque je suis sincère. A fortiori lorsque je suis sincère. Je devrais le savoir depuis le temps, mais que voulez-vous, je suis un vrai romantique à la base. Quand je déclare ma flamme, je l'alimente et je refuse qu'elle s'éteigne. Là, j'ai payé cher pour ce petit feu de joie auto-alimenté. Il fallait que je m'en remette. Il fallait aussi que je pardonne. Aux autres, à moi-même. Surtout à moi-même, pour mes esclandres et mes coups de folie. Je n'ai pas d'autre excuse que celle-ci : je suis un passionné, et quand je ressens quelque chose, je le ressens pleinement, intensément ; je ne supporte pas que l'on remette mes sentiments en doute. Je ne tolère pas que l'on m'écarte.

J'ai pardonné, je me suis pardonné, mais me pardonnera-t-on en retour ? Sachant que mes sentiments refusent de mourir, et qu'ils demeureront viables et entiers jusqu'à ma prochaine rencontre amoureuse (qui, espérons-le, se terminera de façon plus heureuse et moins cruelle...).

Le mystère reste entier. En tous cas, à ceux que j'aurais fait souffrir où que j'aurais offensés par mon comportement et qui liront ceci : je vous présente mes excuses, et j'espère qu'un jour nous pourrons réparer les liens brisés. Je ferai des efforts en ce sens. Je ne vous promets rien. Vous constaterez.

Sortir du trou, donc. Renouer avec mon but, avec l'écriture. Oh, je n'ai pas délaissé la plume pendant trois mois, j'ai simplement éprouvé de plus grandes difficultés à coucher les mots sur le papier. La motivation n'était pas aussi forte qu'en novembre par exemple. Mais, aussi sûrement qu'un peintre ne saurait vivre sans ses pinceaux, un auteur digne de ce nom ne peut délaisser son verbe. C'est son échappatoire, son exutoire, son ami, son amant. Quelqu'un qui ne se tourne pas naturellement vers les mots pour exprimer ses doutes, ses souffrances, ses joies, n'est à mon sens pas écrivain dans l'âme. C'est un faiseur, il peut vivre de ses mots, mais il ne les vit pas, eux. Cela dit, s'il est très bon, un lecteur ne verra pas la différence.

Je n'ai jamais autant produit ou créé que depuis mai 2012, depuis ce jour où, quittant mon boulot, je me suis mis à écrire pour de bon. J'ai fait un choix, contesté parce que contestable : me dévouer à ma passion, à ce que je sais faire, jusqu'à ce que le succès ou la banqueroute sanctionne mes efforts. Je m'y tiens.  

Curieusement, la nouvelle sur laquelle je travaille en ce moment, "le bois des poètes", s'est gorgée de ce mysticisme littéraire, à mesure que je reprenais du poil de la bête et remontais la pente. Mon histoire est remplie d'artistes sous influence, qui cherchent l'inspiration mais surtout, qui se cherchent eux-mêmes.

Auteurs, peintres, sculpteurs, danseurs, acteurs... Tous autant que nous sommes, nous nous dévouons corps et âme à notre domaine de prédilection, au point parfois de négliger le réel. Il n'est pas de passion qui soit bénigne et sans danger à celui qui s'y abandonne. Le parallèle avec l'amour me paraît limpide et inévitable.

Tous les amoureux sont des artistes en puissance. Tous les artistes sont des amoureux permanents. Des passionnés, des habités, qui vivent pour l'instant présent, qui préfèrent affronter l'incertitude des lendemains précaires et les fins de mois difficiles que rentrer dans le rang, faire comme tout le monde, faire ce que l'on attend d'eux. Certains en payent le prix ; il est toujours élevé.

En ce moment, il me semble voir fleurir partout, sur le net et ailleurs, ces mises en garde sous forme d'enquête : "Peut-on vivre du métier d'écrivain" ? "Ecrivain, quel avenir" ? Si je me fiais à ces articles, je me ruerais chez pole emploi, j'arrêterais d'écrire, et j'aurais une vie "sérieuse", quoi que ce mot puisse vouloir dire quand on l'accole à la vie, qui par nature est une grande déconneuse.

Mais je caresse un rêve. Je suis passionné. Mes actes ne sont guidés que par le feu intérieur qui m'anime. Écrire, c'est comme aimer : on se fout du reste, jusqu'à un certain point. On ne vit que pour nos mots ou pour l'objet de notre passion, même quand ils sonnent creux, manquent d'inspiration, ou nous renvoient un masque d'indifférence.

Ceux qui comprennent et agréent me comprendront toujours. Ceux qui hésitent ou formulent des objections  ne déméritent pas. J'espère simplement pour eux qu'ils ne s'imaginent pas un jour vivre de leur passion. J'espère qu'un jour aussi, ils comprendront le sens du mot "passion".

On débat beaucoup aussi du rôle de l'écrivain, ce personnage étrange et insondable qui écrit pour lui-même et pour les autres. J'y reviendrai peut-être un jour, il y a tant à dire sur le sujet ! Mais pas avant d'avoir été publié au moins une fois, afin d'avoir un peu de crédibilité.

En attendant ce jour, bonne continuation !