vendredi 6 juillet 2012

Apocalypsis, les raisons possibles d'un succès (Attention spoilers).

Comme je vous l'annonçais il y a environ deux semaines, j'ai lu et adoré les quatre premiers tomes d'Apocalypsis, d'Eli Esseriam. Je ne suis apparemment pas le seul.

"Série choc" pour certains, "bon premier roman" pour d'autres, Interview de l'auteur sur sci-fi universe, adopté par les "meubles" de l'Antremonde (clients semi-établis dans cette librairie spécialisée proche du père Lachaise)... Autant de signes qui prédisent à l'auteur un beau début de carrière. Il suffit de googliser "Apocalypsis Eli Esseriam" et on obtient quelque chose comme 10000 résultats. Franchement pas mal après quelques petits mois, surtout si l'on considère qu'une bonne partie des liens proviennent de blogs ou de forums. Apocalypsis fait parler de lui, Eli Esseriam se fait quelques amis à la mesure de son talent... Or pour qu'un bouquin se vende, je pense que la majorité des éditeurs seront d'accord avec moi, il faut que cette chose délicate et imprévisible que l'on nomme "le bouche à oreille" se mette en branle. C'est exactement ce qui est en train de se produire.

"Mais au fait, pourquoi qu'on en parle ? " me demanderez-vous en me jetant une oeillade étonnée et insistante, telle l'héroïne au destin amoureux incertain issue d'un bouquin de la collection Harlequin.

Je vais essayer de répondre à cette délicate question tout en finissant mon petit déjeuner.

Tout d'abord, il peut paraître étrange que malgré son contenu plutôt mature  (viols, violence physique, tortures psychologiques...), le livre soit recommandé aux "jeunes adultes" (perso ce terme me fait penser aux sims 2 et à l'add-on université, mais bon). Pourtant, il leur est clairement destiné :

  • Chacun des personnages principaux a 17 ans. Ils sont donc au sortir de l'adolescence, mais ont tous des problèmes non résolus. L'identification fonctionne.
  • Le monde d'Alice, Edo, Maximilien et Elias est intolérant, sans pitié pour les faibles, figé dans des classes sociales qui se croisent mais ne se mêlent jamais. Il correspond donc à l'image souvent torturée qu'en ont les "djeunz" de notre monde actuel. Mon cynisme taquin me pousserait même à ajouter qu'en fait, il est tout simplement crédible. Encore qu'il s'agisse moins de cynisme que d'observation.
  • La destruction du monde, sa purification,  l'épuration de ses habitants, répond à un standard fantasmé par beaucoup. On est tous le con de quelqu'un paraît-il, et on a tous envie que nos cons disparaissent. C'est encore plus vrai dans la génération des 20-30 ans. Passé cet âge, on se fait à l'idée qu'ils seront toujours là.
D'autre part, en cette année 2012, la fin du monde est à la mode. La version d'Eli Esseriam a le mérite de ne pas nous balancer de météorite à la tronche ou de mettre des incas dans l'histoire. Il ne s'agit nullement d'opportunisme, je doute qu'une auteur possédant ce talent en ait besoin par ailleurs...
 
Ensuite, il faut savoir qu'Eli Esseriam, en plus d'avoir une plume qui donne envie de la lire, est très douée quand il s'agit de construire et d'émuler la psyché de ses personnages. Un personnage sans racines n'est rien d'autre qu'un costume de scène, que l'on remise après la pièce. Dans l'interview de Sci-fi universe, le journaliste suggère une ressemblance entre le synopsis de Heroes et Apocalypsis. Haha très drôle. Autant dire que "autant en emporte le vent" et "les feux de l'amour" se ressemblent beaucoup car ce sont deux histoires d'amour.  Eli s'est donné la peine de réfléchir au passé de la plupart de ses personnages... Oui oui, même les secondaires. Ainsi, Edo le ténébreux cavalier rouge, fera craquer plus d'une lectrice par son rapport force/tendresse extraordinairement bien pensé. Attention, ça va spoiler un peu, mais je vais vous expliquer pourquoi c'est bien foutu :

*SPOILER**SPOILER* *SPOILER* *SPOILER* *SPOILER* *SPOILER* *SPOILER* 
  • Chacun des quatre héros est à la base un "exclu" du système. Alice est un génie observant ses contemporains avec une condescendance glaçante, Edo est un marginal dont la vie se résume à première vue à la violence et au fric, Maximilian est un fils de bonne famille complètement décadent et pourri par sa richesse, Elias est un bègue qui peut tuer par simple contact. Cette position privilégiée leur permet de remplir leur fonction de cavalier.
  • Chacun des quatre héros possède également un côté "humain" très prononcé, qui "l'anoblit" au sens premier du terme. Alice est isolée par son complexe de supériorité, Edo est devenu ce qu'il est à cause de ses origines difficiles (né pendant le conflit serbo-croate), Maximilian possède tout sauf l'amour de ses proches, et Elias est mis au ban de la société par son seul handicap, condamné à traîner avec d'autres rejets de notre populace "bien-pensante".
  • Chacun des quatre héros possède une faiblesse morale, généralement symbolisée par une personne ou un évènement, qui le pousse à se souvenir qu'il ou elle est un humain. Pour Alice, le viol viendra durement lui rappeler que sans ses pouvoirs, elle reste une femme. Pour Edo, c'est Anel, son petit frère, qui est au centre de son monde. Pour Maximilian, c'est sa soeur Silke. Enfin, pour Elias, c'est sa mère. Le sacrifice de ces êtres aimés sera l'ultime étape du cavalier, l'ultime avancée vers son destin, afin qu'il n'ait d'autre choix que d'accepter la tâche qui lui incombe.   
Il faut également noter les connections entre les personnages, subtiles et extrêmement nombreuses. Au départ, on pense qu'on a affaire à quatre personnages distincts, qui seront réunis par une mission commune.... mais c'est un peu plus complexe que ça, et on prend alors la mesure du vrai talent de l'auteur à planifier et à ordonner son histoire. Pour vous en convaincre et pour conclure ce spoiler, voici un diagramme réalisé par Josselin Morand qui explique de façon succincte mais efficace les rapports entre personnages :

Relations inter personnages
Par Josselin Morand




mercredi 4 juillet 2012

Parution de "la box de laetitia".

Après une semaine de calme relatif, voici du nouveau.

Je suis entré en compétition dans le concours de nouvelles de "l'association Alexandre". Les dés sont jetés, plus qu'à attendre septembre et les résultats...

Enfin, plus qu'à attendre... C'est vite dit ! Il faut que je dégote d'autres concours auxquels participer, ce qui n'est pas un problème : Internet en regorge, littéralement.

J'ai également l'intention de poursuivre certains écrits non terminés. D'une façon générale, j'ai pris un peu de retard, la faute à quelques activités parallèles indispensables à mon bien-être général (cela compte aussi quand on écrit).

En attendant les résultats de ces séances d'écriture, voici ma dernière nouvelle, inspirée par une amie très chère dont la box était tombée en panne :

La box de Laetitia